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Hugo : De la singularité des études en fac de droit

Fraichement diplômé en licence de droit, je pense qu’il est temps pour moi de faire le bilan de ces trois dernières années. Bien avant d’être un bilan académique, il s’agit - selon moi - d’un bilan humain. Car ce que je retiens ce sont les relations qui se sont créées, les amitiés qui se sont nouées sur les bancs de ma faculté de droit, et notamment la promptitude de faire de parfaites inconnues qui s’asseyent derrière ou à côté de vous lors des premiers cours ou des premières semaines, de réelles amies (#coeur), bien plus que de (très) bons résultats aux partiels. J’espère que cet article vous permettra (modestement) de vous projeter ou bien de vous identifier. 

I -Une -nouvelle- aventure 

Ayant grandi à la campagne, et étudié dans un petit collège ainsi que dans un petit lycée, mes études en droit sonnaient pour moi tout aussi bien comme une émancipation, qu’un immense saut dans le vide. Cette excitation mêlée à cette appréhension se sont traduit dans mon refus de prendre un appartement et de préférer faire des allers-retours  campagne-Toulouse (erreur du siècle, trust and believe). 

Aout 2016. La faculté de droit de mon université - l’Université Toulouse I Capitole - organise des « universités d’été » (à la fin du mois d’août) qui permettent aux néo-bacheliers et donc aux néo-étudiants en droit, de se familiariser avec le monde universitaire. Au programme : présentation de certains exercices juridiques que l’on rencontre plus tard dans le semestre ou bien de certaines notions qui seront étudiées, ainsi que des infos pratiques quant au respect envers les professeurs (ne jamais finir un mail par « cordialement » mais par « respectueusement »). 

Septembre 2016. S’en est suivi la pré-rentrée des L1, qui en fausse entrée en matière ne lança pas les festivités, son seul intérêt étant de nous donner notre emploi du temps en format papier (inintelligible), alors que la veille de la rentrée notre espace intranet nous le donnait, de surcroit avec une meilleure présentation. 

Les cours s’enchainent et ne se ressemblent pas, d’une part le contenu étant différent et par ailleurs du fait de la singularité de chacun(e) de mes professeurs. La personnalité du professeur - j’en suis persuadé - façonne l’intérêt (ou désintérêt) que vous porterez aux matières qui vous seront enseignées. Et pour moi c’était fifty-fifty, introduction au droit public, au droit privé et histoire économique et sociale furent les matières qui m’ont fait comprendre que je faisais les études qui me convenaient et que peu importaient les matières qui ne me plaisaient pas et celles qui pourraient ne pas me plaire, je suis à ma place et j’y reste ! 

Ce qui est très bien expliqué dans les autres articles est la nécessité de bien travailler vos travaux dirigés (TD), qui vous permettent à la fois de vous entrainer aux exercices qui vous seront demandés de réaliser lors des partiels, mais aussi de gagner des points (souvent précieux) ou d’éviter d’en perdre, pour votre moyenne semestrielle. N’ayez pas peur des vos premières notes, elles ne sont le reflet qu’à un instant T de votre compréhension, et de la matière, et de l’exercice qu’il vous est demandé, elles ne présagent en rien de votre réussite (ou échec) à venir. J’en suis l’exemple même, ma première note en TD de droit public était un 9 (dissertation), pour finalement valider mon année à 13,82. 

En revanche, quant aux cours magistraux je ne vous affirmerai pas d’aller à tous. Je m’explique. Aller en cours dans les amphis n’est pas toujours productif : si c’est pour ne rien écouter au cours autant rester chez soit et bosser (là encore trust and believe). Pour ma part, je n’ai jamais rien retenu des cours d’amphi, où au bout d’une très petite quinzaine de minute, je décrochais car « insérer excuse », et j’aurai mieux fait de rester chez moi. Mais-là encore, ce n’est que ma vérité. En ce qui concerne les études - et ce de manière générale - il n’y a aucune recette miracle pour vous permettre de réussir, vous devez vous-même trouver votre rythme de révision, nous n’avons pas tous les mêmes facilités et donc ce qui marchait très bien pour moi, aux vues de mes résultats (aka réviser tout à la dernière minute), ne fonctionnera peut être pas pour vous. 

De la même manière que de travailler à votre rythme, il est très important de s’entourer des bonnes personnes, pour vous. Celles qui vous tireront vers le haut, qui vous aideront et que vous aiderez, car ce sont celles avec qui vous aurez - bien souvent - votre licence. Car en effet, il est d’usage pour les professeurs - puisque le taux de réussite en première année est de 39% - de dire « regardez votre voisin de gauche, puis celui de droite, il ne restera qu’un de vous trois ». 

Juin 2017. Ça y est, on y est, les résultats du second semestre tombent (13,47). Ils sont un peu moins bon que ceux du premier semestre mais j’obtiens ma L1 à 13,82 - donc mon ticket d’entrée pour la L2 - et je me dis que rétrospectivement, j’ai plutôt bien réussi mon entrée à l’université, de surcroit étant l’un des premiers de ma famille à y aller. 

II - Évolution 

Septembre 2017. Après un superbe été de travail et des vacances (vive Ibiza), c’est la reprise. J’ai ressenti un gain énorme de confiance en moi mais surtout de légitimité à me sentir étudiant en droit, je ne me sentais plus comme un enfant lâché dans la cour des grands mais comme un étudiant à part entière, produisant de nouvelles attentes académiques. A cela s’ajoute d’autres changements, notamment le fait d’avoir pris un appartement ce qui signe d’autant plus ce sentiment d’émancipation que procure les études en fac. En effet, la fac correspond à une liberté totale quant à votre scolarité et cet appartement pour moi m’octroyait une liberté totale. 

Ce semestre, peu de matières m’intéressent (notamment droit pénal général) mais elles compensent largement le désintérêt que je porte aux autres matières. Mon sentiment d’émancipation s’estompent peu à peu, ce ne sont pas les cours qui sont tant un problème mais davantage mon appartement dans lequel je ne me sens pas aussi bien que ce que je ne m’étais imaginé. Les ami(e)s sont à ce moment, le soutien idéal pour se sentir mieux. 

Décembre 2017. Cette année, le calendrier des partiels du premier semestre ont changé : les oraux ne se passent plus en janvier mais en décembre juste après les écrits. Le mois de décembre est donc étonnement épuisant et donne l’impression de marcher sur du feu mais la sensation de libération après ces partiels n’a pas d’égal. Mais cette nouvelle formule semble plutôt bien me réussir puisque je valide mon semestre à 15,66. 

Janvier 2018. Cette nouvelle année pour moi marque un nouveau tournant car je décide de m’impliquer dans la vie de mon université et en devient membre de la section disciplinaire. Ces nouvelles responsabilités me déconcentre quelque peu dans la poursuite de mes études sans pour autant me porter préjudice. A cela s’ajoute à nouveau des matières qui ne m’intéressent pas, cependant la procédure pénale compense le tout. Cette matière confirme la volonté qui m’animait auparavant de vouloir devenir magistrat. Et c’est cet objectif qui m’a permis de tenir bon et de réussir mon second semestre. 

Juin 2018. On y est de nouveau, c’est la période des résultats je valide mon semestre à 14,38 et valide donc mon année un peu au-dessus de 15, c’est une joie immense puisque c’était l’objectif que je m’étais fixé à la rentrée. Mais ce mois de juin est aussi le temps de réaliser un stage ! En effet, dans le cadre de la sélection pour le Master 2 (ce qui me concerne), mon dossier académique est jusqu’à présent bon mais il doit se différencier de celui des autres étudiants en effectuant un stage et pour moi, ce sera le service juridique d’une grande école publique nationale se trouvant à Toulouse. Ce stage me permet d’appliquer à la pratique des connaissances obtenues en cours de droit administratif (que j’avais choisi en TD) ainsi que d’acquérir de nouvelles connaissances (toujours en droit administratif) qui me serviront en L3. Vous qui me lisez et qui allez rentrer en L1 à la rentrée 2019, votre sélection sera à l’entrée du Master 1 et non plus en Master 2 comme moi, je vous conseille alors fortement de réaliser un stage - ou des stages - dès la L1. En effet, avec les procédures de candidature et d’admission il risque d’être fort compliqué pour vous de réaliser un stage en L3. 

III - Une page se tourne

Septembre 2018. Et voilà, la rentrée, again. C’est la dernière ligne droite avant le Master 1 ! Je sais que l’année va passer très rapidement mais à la fois très lentement… En effet, une fois de plus, toutes les matières ne m’attirent pas et plus les semaines passent et mon manque d’intérêt pour certaines matières se fait vite ressentir. A côté de cela mon manque d’épanouissement dans un de mes engagements associatifs n’était pas non plus d’une grande aide. Ce qui s’est donc traduit par une difficulté de concentration en cours et de motivation mais ma volonté d’entrer dans la Master 1 que je désirais tellement m’a tout de même permis de bien réussir mon semestre. Je l’ai validé à 14 avec 0,003 de points jury ! 

Janvier 2019. Le second semestre commence et j’ai opté pour la licence en public ! Les matières me semblent tellement intéressantes et là encore, je ne suis pas convaincu à 100%, le Master 1 est décidément tellement dans ma tête. En même temps, j’y pense à ce Master depuis que je suis en première au lycée ! L’attente est tellement longue ! Mais une chose plus que positive pour ce semestre est l’arrêt de ma responsabilité au sein du bureau dans une association, je suis plus content de récupérer tout ce temps pour moi. Paradoxalement, moi qui pensait ce semestre plus intéressant, j’en étais encore moins assidu alors même que j’avais récupéré mon temps libre et je que n’avais plus de pression. Mais là encore ma tête était ailleurs, mon stage à la Cour d’appel de Paris que j’allais réaliser en juin ! Pour autant, encore une fois, ce manque d’assiduité ne m'a nullement porté préjudice et je valide mon semestre à 14, 216 ce qui fait que j’obtiens ma licence mention « Insigni Cum Laude » (équivalent bien) ! Et finalement mon professeur s'était trompé, ma voisine de gauche et ma voisine de droite m'ont accompagné tout le long de ma licence. Place enfin à ce Master qui me tardais tant !

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